
ISRAEL GALVÀN
La Consagración de la Primavera
Spectacle accueilli avec l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitinie
Il fallait s’y attendre. Comment imaginer qu’Israel Galván puisse ne pas se confronter un jour à l’une des compositions musicales les plus novatrices et scandaleuses du XXe siècle ?
Avec la Consagración de la Primavera, il se jette dans l’arène et s’attaque sans complexe au Sacre du Printemps, le chef-d’œuvre de Stravinsky.
Entouré des pianistes virtuoses Sylvie Courvoisier et Cory Smythe qui interprètent la partition à quatre mains, chacun derrière son propre Steinway D grande queue, Israel Galván donne son corps tout entier, « son instrument percussif », à l’œuvre de Stravinsky. Mais les artistes vont plus loin et imaginent un prolongement de la partition du maître. Sylvie Courvoisier et Israel Galván déposent au pied du monument Stravinsky une nouvelle œuvre Spectro.
« En conservant les rythmiques du Sacre, en jouant avec une infinie lenteur, on s’aperçoit que les harmonies deviennent tout autres. » Pendant plus d’une heure, le corps affuté, il enchaîne les zapateos ne dissimulant pas les risques encourus : un strapping assumé lui protège le genou, une fréquence cardiaque infernale et un effort jusqu’à l’épuisement. Israel Galván fait don de son corps dansant dans un dialogue constant avec les deux musiciens qui passe de la douceur à la force et de l’entente cordiale à l’affrontement. Il n’oublie pas que Le Sacre du Printemps a été composé pour la danse de Nijinsky et que tour à tour, les chorégraphes de tous univers s’en sont emparés, de Maurice Béjart à Pina Bausch en passant par Angelin Preljocaj…
Alors qu’il se drape d’une longue jupe on pense aux légendes du flamenco, au détour d’un geste, c’est aux marionnettes russes qu’il fait référence. Mais ce Sacre est bel et bien le sien : il implore, l’incarne, n’en fait qu’une bouchée qu’il nous livre sur le plateau de l’Opéra Comédie. nb
À partir du mercredi 28 octobre, ouverture des locations pour les spectacles de l’année 2021